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FRENCH HISTORIAN PAUL-ÉRIC BLANRUE REVERTS TO ISLAM IN 2009

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Soultan
Dimanche 26 Août 2018

L’historien Paul-Éric Blanrue s’est converti Ă  l’islam en 2009 : “Devenir musulman a Ă©tĂ© pour moi une prise de conscience”* 

Dimanche 13 Mars 2011

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Paul-Éric Blanrue : Commençons par rappeler ces trois phrases : 
“L’islam est devenue la spiritualitĂ© des rĂ©volutionnaires au service de la vĂ©ritĂ© et de la justice contre le nouvel ordre mondial. Cet islam-lĂ  existe dans le coeur de chaque ĂȘtre humain, il suffit de l’écouter. Si les catholiques le comprennent et font alliance avec les musulmans au lieu d’en avoir peur, la partie est gagnĂ©e !”

Je m’explique : notre Occident a converti le monde entier au rĂšgne de l’argent, Ă  la religion de la consommation Ă  outrance et du rendement, au fĂ©tichisme de la marchandise, au culte de la productivitĂ© et Ă  l’intĂ©grisme du ProgrĂšs, le tout accompagnĂ© d’un Ă©crasement impitoyable des cultures traditionnelles et de la promotion d’une imbĂ©cillitĂ© gĂ©nĂ©rale mise au service d’une dictature mondialiste en devenir, dirigĂ©e par une hyperclasse sionisĂ©e (et non pas par les Etats-Unis, qui n’en sont aujourd’hui qu’une dĂ©pendance, une marionnette, une colonie).

Qui rĂ©agit aujourd’hui Ă  cette dĂ©crĂ©pitude occidentale ? Qui a prĂ©cieusement conservĂ©, comme un diamant, une haut degrĂ© de spiritualitĂ© qui s’oppose radicalement Ă  la dictature de l’argent ? L’islam ! Dans l’islam, Dieu seul possĂšde. Le Coran condamne sans rĂ©serve celui « qui amasse des richesses et qui les compte » et la sagesse musulmane lutte chaque jour contre l’usure, contre la thĂ©saurisation, contre l’accumulation inĂ©galitaires des richesses. Par l’interdiction du riba, le fric gagnĂ© sans travail. Par l’institution du zakĂąt, le prĂ©lĂšvement sur le capital qui a pour mission de purifier la richesse. Si on demande tant, depuis longtemps, Ă  l’islam de s’occidentaliser, c’est pour qu’il entre dans le SystĂšme, qu’il accepte les diktats du FMI et en croque Ă  son tour. Qu’il renonce Ă  ses prĂ©ceptes pour cesser de rĂ©sister. Et pourquoi le somme-t-on de le faire d’une façon si rude et inhumaine ? Parce qu’il ne peut pas, par essence, s’assimiler Ă  ce mode de vie dĂ©cadente, sauf Ă  se renier totalement comme certains pays dits islamiques et renĂ©gats l’ont fait. Il y a bien sĂ»r des rĂ©sistants dans toutes les religions, y compris dans le judaĂŻsme, mais aujourd’hui aucune religion plus que l’islam n’est Ă  ce point opposĂ©e au modernisme dans ce qu’il a de plus bas et veule. Par consĂ©quent, aucune rĂ©volution d’envergure ne se fera sans l’islam, devenue l’avant-garde de toutes les contestations du monde prĂ©sent.

Les jazzmen amĂ©ricains l’avaient compris trĂšs tĂŽt ; comme Malcolm X, Ă©videmment ; comme Mohamed Ali, mĂȘme s’il a depuis baissĂ© sa garde. On le constate aujourd’hui en France, c’est l’islam qui est en train (mĂȘme malgrĂ© lui !) de secouer la sociĂ©tĂ© française ronflante, et pas cet asticot de Mgr Barbarin, qui s’emmĂȘle les pinceaux en tentant d’expliquer pourquoi ce ne sont pas « les juifs » qui auraient tuĂ© JĂ©sus, ce qui figure pourtant en toutes lettres dans les Évangiles. Et si, d’aprĂšs moi, les musulmans doivent s’allier aux catholiques, c’est parce ceux-ci, s’ils ont le courage de revenir Ă  leurs valeurs d’origine contrairement au sus-citĂ© cardinal Barbarin, sont Ă©galement des rĂ©volutionnaires dans l’ñme : il y a du Saint-Just chez JĂ©sus quand il chasse au fouet les marchands du Temple ! Depuis l’affaire Williamson, BenoĂźt XVI (Ă  qui les sionistes ne pardonnent pas non plus de vouloir bĂ©atifier le vĂ©nĂ©rable Pie XII, pour qui le grand rabbin de Rome s’était pourtant converti Ă  la religion catholique en 1945, en remerciement de ce que le Pape avait accompli pour sa communautĂ© durant la guerre) est devenu leur ennemi irrĂ©ductible Ă  son corps dĂ©fendant, bien qu’il ne cesse de leur donner gage sur gage.

Et puis, il n’y a rien Ă  faire : l’Évangile de saint Jean leur reste en travers de la gorge ! Et combien d’autres paroles du Christ, d’ailleurs ! Tiens, au hasard : Matthieu 23, 33-35 : « Serpents, engeance de vipĂšres ! comment pourrez-vous Ă©chapper Ă  la condamnation de la gĂ©henne ». Luc 9, 41 : « Race incrĂ©dule et perverse, jusqu’à quand serai-je avec vous et vous supporterai-je ? ». Et encore Jean 8, 44 (c’est toujours JĂ©sus qui s’exprime) : « Vous ĂȘtes du diable, votre pĂšre, et ce sont les dĂ©sirs de votre pĂšre que vous voulez accomplir. Il Ă©tait homicide dĂšs le commencement et n’était pas Ă©tabli dans la vĂ©ritĂ©, parce qu’il n’y a pas de vĂ©ritĂ© en lui ; quand il profĂšre le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu’il est menteur et pĂšre du mensonge. » SĂ©rieux contentieux ! On pourra noter que les sionistes, si critiques envers le Pape, et se proclamant reprĂ©sentants des juifs, n’ont jamais, de leur cĂŽtĂ©, fait repentance pour la mise en croix de JĂ©sus. Du coup, lorsqu’on leur coupe le sifflet, les catholiques commencent Ă  leur tour Ă  ne plus supporter la censure et l’oppression intellectuelle dont ils sont victimes. À telle enseigne qu’en octobre 2010, le synode du Moyen-Orient a contestĂ© l’utilisation de la Torah pour justifier la colonisation en Cisjordanie. « Nous chrĂ©tiens, ne pouvons parler de Terre promise pour le peuple juif. Il n’existe plus de peuple Ă©lu. Tous les hommes et les femmes sont devenus le peuple Ă©lu », a dĂ©clarĂ© l’archevĂȘque de l’Église grecque melchite, Cyrille Salim Bustros.

C’est un bon dĂ©but qu’on ne peut comprendre que si on prend conscience que les cathos sont dans la mĂȘme situation que les musulmans : humiliĂ©s jour aprĂšs jour. Et ils le sont pour les mĂȘmes raisons et par les mĂȘmes agents, qui tentent de canaliser leur rage sur un ennemi qui n’en est pas un, l’islam, en jouant, avec roulement de tambours, le thĂšme du pseudo-choc des civilisations. Il faut casser cette logique. Comme ce qui s’est passĂ© au Liban entre le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, et le prĂ©sident du Courant patriotique libre, le gĂ©nĂ©ral Michel Aoun, il faut faire une alliance stratĂ©gique rapprochant cathos et musulmans. C’est ce que les sionistes redoutent le plus. NumĂ©riquement parlant, la raison pour laquelle ils en ont peur est facile Ă  comprendre. Et mĂ©taphysiquement aussi, pour ceux qui savent lire. Car je rappelle que dans le Talmud, JĂ©sus est prĂ©sentĂ© comme un bĂątard, un fou, un faux Messie et un sorcier bon Ă  lapider et Ă  pendre, tandis que sa mĂšre Marie est montrĂ©e comme une infidĂšle et une prostituĂ©e. Dans le saint Coran, au contraire, annoncĂ© par l’ange Gabriel Ă  Marie qui l’a conçu miraculeusement, JĂ©sus est un messager de Dieu, un ProphĂšte, le Messie attendu, et il reviendra Ă  la fin des temps avec le Mahdi pour terrasser l’AntĂ©christ. La petite diffĂ©rence d’approche est assez claire. C’est pourquoi tout est fait par l’effacer et dĂ©signer de faux coupables


R.G. : Tu as fondĂ© et prĂ©sidĂ© pendant des annĂ©es le Cercle ZĂ©tĂ©tique, notamment spĂ©cialisĂ© dans la dĂ©mystification des Ă©trangetĂ©s historiques entre autres. Pourrais tu nous expliquer en quoi il consistait et ce qu’il en est advenu par la suite. Il semble que la doctrine des chercheurs qui avaient Ă©tĂ© rĂ©unis Ă©tait le scepticisme, qui consistait Ă  douter de tout et Ă  se dĂ©munir de tout prĂ©jugĂ©. Remettre en cause et douter sans prĂ©jugĂ©. Est ce toujours d’actualitĂ©?

J’ai fondĂ© le Cercle zĂ©tĂ©tique en 1993, avec divers chercheurs, universitaires ou non, dans l’objectif de chercher ce qu’il y avait de vrai (ou pas) dans les assertions de ceux qui prĂ©tendaient dĂ©tenir des pouvoirs paranormaux, comme le charlatan israĂ©lien Uri Geller, par exemple, qui prĂ©tendait tordre les petites cuillers par la seule force de sa pensĂ©e. Pas de chance, dans son cas, c’était juste un truc d’illusionniste, facile Ă  reproduire par un homme de l’art
 Nous nous sommes peu Ă  peu agrandis (nous Ă©tions 600 Ă  la belle Ă©poque, au milieu des annĂ©es 1990, avec comme tĂȘtes d’affiche le professeur Henri Broch et le magicien français GĂ©rard Majax) et nous avons menĂ© toutes sortes d’enquĂȘtes sur des sujets « borderline » : maisons hantĂ©s, soucoupes volantes, astrologie, histoire mystĂ©rieuse
 Notre intention Ă©tait d’étudier tout cela avec sĂ©rieux et esprit critique, sans prĂ©jugĂ© mais surtout sans tomber dans le sensationnalisme Ă  la mode : nous Ă©tions Ă  l’époque de la fumeuse Ă©mission « MystĂšre » sur TF1 et de l’extraterrestre de Roswell, imposture dĂ©sormais reconnue !

Nous avons fait un pied de nez Ă  Paco Rabanne, en aoĂ»t 1999, quand il a annoncĂ© l’explosion sur Paris de la station orbitale Mir
 Puis, pour des raison internes et externes, le CZ s’est peu Ă  peu Ă©teint et j’ai dĂ©cidĂ© de m’attaquer en solo Ă  d’autres formes d’impostures, plus actuelles, sociales et aussi plus risquĂ©es. C’est ce que j’ai fait en expliquant les dessous du mariage arrangĂ© de “prince de sang mĂȘlĂ©â€ Sarkozy avec la demi-mondaine Carla Bruni, en reprenant Ă  zĂ©ro l’affaire Kerviel (ce qui m’a permis d’annoncer la Crise sur France 2, chez Laurent Ruquier, six mois avant qu’elle ne survienne), les petits secrets du best-seller et Prix Goncourt de Jonathan Littell, etc
 Jusqu’à en arriver Ă  Sarkozy, IsraĂ«l et les juifs, en 2009, aboutissement logique de tout ce qui a prĂ©cĂ©dĂ©. Je plains ceux qui en sont restĂ©s au pseudo-cosmonaute de Palenque et au triangle des Bermudes ! Avec ce dernier livre, je suis tombĂ© sur la plus grosse des mystifications actuelles : le sionisme. Inutile de te dire que beaucoup de ceux qui Ă©taient membres du Cercle zĂ©tĂ©tique, prĂȘts Ă  dĂ©noncer haut et fort avec moi l’inauthenticitĂ© de suaire de Turin, ont compris qu’il serait bien plus compliquĂ© pour eux d’entrer sur ce terrain


Ils ont disparu dans la nature ! Ceci Ă©tant, comprends bien une chose : le CZ avait une devise : “Le droit au rĂȘve a pour pendant le devoir de vigilance”. Nous n’avions pas de « doctrine », ni de philosophie. Nous agissions seulement avec une mĂ©thode rationnelle au rasoir, ce qui nous a parfois fait qualifier de rationalistes fanatiques ou bornĂ©s, mais c’était inexact car nous tentions juste de dĂ©celer une supercherie quand il y en avait une, voilĂ  tout. Il y avait de nombreux croyants chez nous, et mĂȘme un prĂȘtre, l’abbĂ© Joblot, qui apprĂ©ciait tout particuliĂšrement la critique biblique dans laquelle je m’étais engagĂ©. Enfin, pour rĂ©pondre Ă  ta question, je suis Ă©videmment toujours le mĂȘme qu’auparavant, exactement le mĂȘme, c’est-Ă -dire que j’emploie toujours la mĂȘme mĂ©thode d’investigation critique lorsque j’ai affaire Ă  une histoire Ă©trange qui a une prĂ©tention scientifique. Je juge sur des preuves positives, sur du concret. C’est mon label de qualitĂ©, et c’est pour cela que de nombreuses revues historiques, Ă  commencer par Historia, oĂč je travaille depuis 2003, ont fait appel Ă  mes services. Je ne renie pas une ligne de ce que j’ai Ă©crit. Le tout est d’en connaĂźtre le contexte.

Je me demandais si tu pensais Ă  recrĂ©er une association dans le mĂȘme style que le Cercle ZĂ©tĂ©tique mais dans un genre plus Ă©tendu, pour Ă©tudier des mystifications encore plus grosses, comme l’Histoire officielle ?

Ce groupe informel existe, il se nomme le Clan des VĂ©nitiens et dispose de son propre site, qui produit chaque jour de nombreuses informations. Pour moi, le temps des associations et des AG est fini : trop lourd et inadaptĂ© Ă  notre Ă©poque, oĂč tout va trĂšs vite. Il faut savoir ĂȘtre rĂ©actif, travailler en rĂ©seau : fini la paperasse et les grades ! Tout le monde travaille Ă  la mĂȘme enseigne, il n’y a pas de gourou-qui-sait-tout, c’est l’égalitarisme spartiate. Mais comme tout se passe Ă  la VĂ©nitienne, l’aspect spartiate est relatif, on met des roses sur notre cuirasse
 J’en profite pour signaler que si ce petit groupe informel s’associe Ă  Venise, c’est non seulement parce que c’est ma ville-fĂ©tiche, celle oĂč je vis une partie de l’annĂ©e et oĂč j’écris, celle qui est aussi le fil rouge discret de mes livres depuis longtemps, mais encore parce que San Marco est le plus beau symbole du combat que je mĂšne pour la coopĂ©ration des catholiques et des musulmans. San Marco : une « mosquĂ©e-basilique », qui ne ressemble pas aux Ă©glise italiennes traditionnelles mais qui s’inspire directement, par-dessus mer et continent, du modĂšle des Ă©difices byzantins. Venise est le lieu du croisement entre l’Orient et l’Occident.

C’est un peu de Byzance en terre d’Europe. Venise, ville charniĂšre, point de jonction, passerelle entre les civilisations
. RenĂ© GuĂ©non aurait aimĂ© s’y promener, je pense, au moins sous la plume d’Hugo Pratt. De haut de sa mort, Nietzsche, qui logeait rĂ©guliĂšrement face au cimetiĂšre San Michele oĂč repose Ezra Pound, un autre poĂšte qui sent la poudriĂšre, lui aurait sans doute rappelĂ© de façon trĂšs Ă©volienne que « l’Islam suppose des hommes pleinement virils
 » Questions subsidiaires : et si c’était par l’islam que l’on pouvait revivifier la figure de JĂ©sus et dynamiser la teneur de son message rĂ©volutionnaire ? Et si l’on rĂ©ussissait l’alliance qui a Ă©chouĂ© entre Templiers et IsmaĂ©lites ?

Le site Lesogresinfos.com s’est mis Ă  lancer des rumeurs il y a de cela plusieurs semaines, notamment sur une sĂ©rie de conversions Ă  l’islam de personnalitĂ©s telles que toi, Alain Soral, John Bastardi Daumont, DieudonnĂ© entre autres. Alain Soral a dĂ©menti Ă  ce propos, les autres ne se sont pas exprimĂ©s publiquement Ă  ce sujet. C’est une question qui touche trĂšs personnelle que je vais te poser Ă  prĂ©sent. Qu’en est il de toi Paul Eric? Est ce une rumeur Ă  ton sujet? Veux tu nous clarifier tout ceci ?

J’ai Ă©tĂ© le premier Ă  faire un communiquĂ© en rĂ©ponse sur le site des mes amis du Clan des VĂ©nitiens, en rĂ©pondant que cette rumeur Ă©tait totalement bidon. Des arnaqueurs du site sioniste JSSnews prĂ©tendaient mĂȘme que cette conversion subite Ă©tait financĂ©e par les Iraniens ! Et puis quoi encore ? Les Iraniens sont trĂšs respectueux des croyances des leurs (la communautĂ© juive d’Iran est l’une des plus heureuses du monde) et a fortiori de leurs hĂŽtes : nous n’avons jamais parlĂ© de religion, ni de nos vies personnelles. Bref, aucun de ceux qui se sont rendus en Iran ne s’est converti lĂ -bas ni en rentrant en France. Il y a parmi eux des musulmans, d’autres qui, peut-ĂȘtre, le deviendront un jour, je n’en sais rien, d’autres qui ne le seront jamais.

Ce sera Ă  eux de le dire. Pour ma part, je considĂšre en gĂ©nĂ©ral que ces questions sont d’ordre intime. Je n’y ai pas rĂ©pondu pour le moment, sauf en privĂ©, Ă  quelques rares amis. Mais aprĂšs rĂ©flexion pourquoi se cacher ? Nous ne sommes pas Ă  l’époque des catacombes ! Au moment oĂč les plus hautes instances de l’État montrent l’islam du doigt, il est temps de sortir de mon silence. Et puis, ceux qui me font l’honneur de me lire ou de m’écouter ont le droit de savoir qui leur parle et “d’oĂč” je leur parle, comme on dit


Ma shahada a Ă©tĂ© accomplie en dĂ©cembre 2009, en prĂ©sence du maĂźtre soufi Ammanoullah, de Khalid Wiss et d’un ami commun universitaire.

Que dire de plus ? Devenir musulman a d’abord Ă©tĂ© pour moi une prise de conscience, qui s’est muĂ©e en une prise de partie pour les exclus : j’avais une volontĂ© trĂšs nette d’appartenir concrĂštement au camp des Spartacus d’aujourd’hui, ceux qui sont entrĂ©s en rĂ©bellion contre un systĂšme aliĂ©nant. Être musulman, pour moi, est dĂ©sormais un vĂ©cu. J’appartiens Ă  cette race de l’esprit, qui prend le nom d’islam, oĂč tout commence par la BeautĂ©. Percevoir la BeautĂ© rend possible la prĂ©sence du divin, qui permet de dĂ©signer le Dieu unique, indĂ©finissable, indicible, Celui qui ne peut ni se percevoir ni se concevoir, Celui qui Ă©chappe aux cadres anthropomorphiques, Celui dont il est Ă©crit : “OĂč que soyez, il est avec vous !” VoilĂ  l’Islam : une proximitĂ© spĂ©ciale, constante et privilĂ©giĂ©e avec la DivinitĂ©. Il y a si peu de rĂ©elles contraintes dans l’islam (beaucoup de dĂ©mystifications sont encore Ă  effectuer dans ce domaine), que je dis volontiers, dans un esprit de paradoxe proche de celui du grand catholique Chesterton, que l’islam c’est l’athĂ©isme plus Un ! L’Un, c’est le Tawhid. Et voilĂ  tout. C’est aussi simple. C’est pourquoi on pourrait Ă©crire dix mille livres sans Ă©puiser le sujet !

Quel est ton point de vue sur le “dĂ©bat politique actuel” en France, notamment sur ce fameux concept appelĂ© “laĂŻcitĂ©â€? Cacherait il d’autres aspects politiques moins reluisants de l’élite française? Quel est le but de ce dĂ©bat d’aprĂšs toi?

Écoute, mĂȘme si ma famille catholique vient d’Italie pour sa majeure partie, je suis nĂ© Ă  Metz, en Moselle. Or en Alsace-Moselle, le rĂ©gime concordataire mis en place sous NapolĂ©on Ier en 1801 est toujours en vigueur. Pourquoi ? Parce que la loi de 1905, dite de sĂ©paration de l’Église et de l’État, qui mettait un terme Ă  ce concordat, a Ă©tĂ© votĂ©e alors que l’Alsace et la Moselle Ă©taient rattachĂ©es Ă  l’Allemagne, aprĂšs la dĂ©faite de 1871, et qu’elle n’a jamais Ă©tĂ© abrogĂ©e par la suite. Selon cette loi, curĂ©s, pasteurs et rabbins sont payĂ©s par l’État. Les Ă©vĂȘques de Metz et Strasbourg sont nommĂ©s par le chef de l’État. Pas mal, non ? Lorsque j’étais gamin (j’ignore si cela a encore lieu), les cours de religion Ă©taient obligatoires. Il fallait une dispense des parents pour y Ă©chapper. Et ces cours comptaient dans la moyenne jusqu’en troisiĂšme ! Le climat est tel que lorsque j’étais en cours Ă©lĂ©mentaire, l’école laĂŻque que je frĂ©quentais s’appelait « Sainte-ThĂ©rĂšse » et qu’il y avait une croix dans chaque classe. Je n’en Ă©tais pas autrement choquĂ©, mais enfin est-ce bien cela, la laĂŻcitĂ© Ă  la française dont on nous rebat les oreilles nuit et jour ? Je ne crois pas une seconde Ă  la sincĂ©ritĂ© du dĂ©bat autour de l’islam, qui n’a d’ailleurs pas rĂ©ussi Ă  son premier instigateur, Philippe De Villiers
.

Tout ce barouf n’a d’autre but, pour l’UMP, que de capter les voix du FN, comme en 2007. Si cette tactique ne fonctionne pas, cela fera le jeu de Marine Le Pen, qui sera propulsĂ©e au second tour de la PrĂ©sidentielle : dans ce cas, celui ou celle qui lui fera face pourra se frotter les mains, car les journaux qui lui font une promo d’enfer en ce moment seront les mĂȘmes Ă  crier comme des damnĂ©s au retour du fascisme, comme en 2002 ! Et qui aura gagnĂ© ? Les mĂȘmes que d’habitude. Bref, on stigmatise les musulmans pour des ambitions bassement Ă©lectoralistes. On cherche Ă  affoler les Français en leur disant que l’islam sera majoritaire en France dans 30 ans mais en attendant, Sarkozy, DSK et la clique sioniste dans son ensemble se partage le gĂąteau. Un vrai dĂ©bat sur l’islam devrait non seulement poser des vraies questions, mais permettre Ă©galement d’apporter de vraies rĂ©ponses.

Les mĂȘmes qui disent que l’islam est une religion puritaine se scandalisent par exemple de la polygamie, des harems des sultans ou du « mariage d’une heure » permis dans le chiisme : n’est-ce pas bizarre ? Les autres font leurs choux gras avec l’excision, alors que la simple circoncision n’est pas obligatoire en islam ! Des campagnes mĂ©diatiques nous font croire que l’islam est l’ennemi des animaux, alors que le Coran interdit de tuer une bĂȘte autrement que pour se nourrir. On dit que l’islam une religion Ă©triquĂ©e, alors qu’elle ne comporte pas de sacrements. Le faux dĂ©bat sur les filles voilĂ©es cache le fait que toutes nos grands-mĂšres de France, il y a trente ans, portaient le foulard, et que la Vierge Marie elle-mĂȘme le porte sur toutes ses reprĂ©sentations ! On nous serine avec le sectarisme islamiste alors qu’il n’y a pas d’hĂ©rĂ©sie sur la doctrine en islam, y compris entre sunnites et chiites.

On raille le musulman parce qu’il ne boit pas d’alcool et ne fume pas : devrait-il conduire avec une bouteille de whisky dans le coco et un cigare dans le bec pour ĂȘtre aux normes ? Faut-il parler de soumission des femmes en Islam ? Elles ont le droit de devenir iman, qui dit mieux ? Le thĂ©ologien et poĂšte Ibn ‘ArabĂź contemple Dieu dans la femme : c’est du sexisme ? Un peu de sĂ©rieux ! Les Français n’ont pas Ă  avoir peur d’ĂȘtre islamisĂ©s de force pour la bonne raison que le Coran l’interdit : « Pas de contrainte en religion » . Mais qui le dit ?

Écoutons plutît Lamartine, qui parle du Prophùte :

« Jamais un homme ne se proposa, volontairement ou involontairement, un but plus sublime, puisque ce but Ă©tait surhumain : Saper les superstitions interposĂ©es entre la crĂ©ature et le CrĂ©ateur, rendre Dieu Ă  l’homme et l’homme Ă  Dieu, restaurer l’idĂ©e rationnelle et sainte de la divinitĂ© dans ce chaos de dieux matĂ©riels et dĂ©figurĂ©s de l’idolĂątrie
 » Écoutons George Bernard Shaw : “Ce dont le monde a le plus besoin est un homme qui a l’esprit de Mohammed. Les hommes religieux dans le moyen-Ăąge, par ignorance et par fanatisme, ont propagĂ© une image obscure de la religion de Mohammed qu’ils ont considĂ©rĂ© comme l’ennemi du christianisme. Mais aprĂšs avoir eu connaissance de l’histoire de cet homme, j’ai trouvĂ© que c’est un prodige exceptionnel (
) J’ai toujours eu haute estime pour la religion de Mohammad Ă  cause de sa merveilleuse vitalitĂ©. C’est la seule religion qui me semble possĂ©der cette capacitĂ© d’assimilation aux diffĂ©rentes Ă©tapes de l’existence. (
) En parlant de la foi de Mohammad, j’ai prĂ©dit que cette derniĂšre serait acceptĂ©e par l’Europe de demain comme elle est dĂ©jĂ  acceptable par l’Europe d’aujourd’hui.” Écoutons Goethe : « L’homme est sans cesse inquiet parce qu’il pense qu’il ne peut pas faire face aux difficultĂ©s, mais avec plus de prĂ©cision nous comprenons que tous les hommes peuvent vaincre la peur, Ă  condition d’entrer dans l’idĂ©ologie salvatrice de l’Islam et de s’en remettre Ă  Dieu.» Écoutons NapolĂ©on : « Mahomet a dĂ©truit les faux dieux, renversĂ© le temple des idoles dans la moitiĂ© du monde, propagĂ© plus que qui que ce soit la connaissance d’un seul Dieu dans l’univers
 Mahomet fut un grand homme, intrĂ©pide soldat
. Grand capitaine, Ă©loquent, homme d’État, il rĂ©gĂ©nĂ©ra sa patrie et crĂ©a au milieu des dĂ©serts de l’Arabie un nouveau peuple et une nouvelle puissance. » Écoutons Voltaire : « Sa religion est sage, sĂ©vĂšre, chaste et humaine : sage puisqu’elle ne tombe pas dans la dĂ©mence de donner Ă  Dieu des associĂ©s, et qu’elle n’a point de mystĂšre ; sĂ©vĂšre puisqu’elle dĂ©fend les jeux de hasard, le vin et les liqueurs fortes, et qu’elle ordonne la priĂšre cinq fois par jour ; chaste, puisqu’elle rĂ©duit Ă  quatre femmes ce nombre prodigieux d’épouses qui partageaient le lit de tous les princes de l’Orient ; humaine, puisqu’elle nous ordonne l’aumĂŽne, bien plus rigoureusement que le voyage de La Mecque. Ajoutez Ă  tous ces caractĂšres de vĂ©ritĂ©, la tolĂ©rance. » Ces gens-lĂ  n’étaient-ils pas de bons EuropĂ©ens ?

Rachid Guedjal

Algerienetwork
(*) Le titre est de la rédaction

Dimanche 13 Mars 2011

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Paul-Eric Blanrue



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